août 2017
L’ÉDITO .
Au mois d’Août en Thaïlande nous célébrons la fête des mères au 12e jour du mois, et ce depuis…1976. Comme cela coïncide avec la date d’anniversaire de la Reine Sirikit, la question que chacun pourrait se poser serait “pourquoi” ou “comment” ? L’article de Kohlidays sur le sujet vous donnera la réponse, ainsi qu’une succincte biographie de Sa Majesté la Reine expliquant com- ment elle est devenue “la mère de tous les Thaïlandais”. D’autre part la cou tume veut que les enfants offrent un bouquet de jasmin à leur maman avec toutes les valeurs symboliques que cette fleur véhicule.
A cette occasion nous aimerions nous attarder sur la notion de la “mère” dans la société thaïe. Qu’y a-t-il d’original dans cette notion pour les thaïlandais ? Mais commençons d’abord par les similitudes pour mieux discerner les différences. Tout le monde est certainement d’accord sur le fait qu’une mère sera toujours sacrée dans le sens où elle nous donne la vie, cette conception est sans doute universelle. Savez-vous comment dit-on “mère” ou “maman” en thaïlandais ? Il n’y a qu’un seul mot qui est แม่ – qui se lit “maie” intonation descendante, et longue syllabe. Petit leçon de prononciation thaïe : vous débutez par un son haut et aigu pour finir bas et grave. En réalité pour bien prononcer ce mot à une seule syllabe qui ne paie pas de mine, vous pouvez partir du mot “mère” en français mais ne prononcez pas le “r” à la fin, puis il faut presque vous incarner en nouveau-né qui pousse un cri ! Cela peut vous faire sourire, mais c’est exactement l’intonation recherché ! Essayez et vous nous direz ! D’ailleurs n’est-ce pas intriguant que le même mot dans nos deux langues ait une phonétique aussi proche ? Il existe un autre mot thaï pour designer la mère qui est มารดา – “maan daa” (intonation neutre et longue syllabe pour les deux). Ce mot formel se trouve sur tous les documents administratifs officiels. Par contre dans la pratique on n’utilise que le premier, pas comme en français ou l’on peut avoir des dérivés comme “maman; m’man; mom/mum” etc., c’est-à-dire que les thaïs n’ont que ce mot pour interpeler leur maman.
Les différences notables autour de cette notion se trouvent plus dans la conception thaïlandaise de la définition du mot en lui-même puis se traduisent par l’utilisation singulière dans la vie courante. Pour simplifier en se basant sur nos propres expériences vécues, le mot “maie” peut également être utilisé pour héler une autre personne de sexe féminin pas obligatoirement de la famille mais respectée comme une vraie mère par la personne qui l’appelle. Des exemples pour que vous voyiez plus clair : des amis d’un enfant vont appeler naturellement la mère de cet enfant par “maie” (et non pas par le prénom de la maman) comme si elle était aussi leur mère; pareil pour les beaux-fils et belles-filles avec leur beaux-parents; même dans le cadre professionnel où les personnes sont assez proches avec une différence d’âge adéquate; ou parfois sur un degré de relation moins rapprochée mais plus généraliste, on met le mot “maie” (ou “phoe” qui signifie “père” pour le masculin) devant le prénom des amis des parents (qui sont la même tranche d’âge) pour exprimer le degré de respect équivalent. Vous savez peut-être déjà que les appellations de personnes dans la société thaïe sont bien hiérarchisées et se distinguent par la différence d’âge et le sexe des personnes en question par rapport à la personne qui parle. Ceci pourra faire l’objet d’une autre dissertation que nous pourrons avoir, only in L’indicateur Thaïlande !
Bonne fête à toutes les mamans et bonne lecture à tous.