février 2015
L’ÉDITO .
France, mère des arts, des armes et des lois… et de l’intelligence.
Ce 31 janvier s’est tenue à Bangkok, sous l’égide de “l’Alliance Française”, la journée de la francophonie ou de la Francophonie, avec ou sans majuscule ? J’comprends pas, papa, me dit ma fille ! Cé koi la diférance ? Oui, elle est francophone… mais elle est un peu fâchée avec la grammaire officielle ! Et aussi avec l’haurtaugrafe codifiée de notre si belle mais si difficile langue. Vous allez profiter des explications que je lui sers doctement !
Sans la majuscule, la francophonie, c’est seulement le fait de “s’exprimer en français”, que ce soit par l’écrit ou par la parole; d’autres peuplades ont la détestable habitude de parler des langues étrangères, et nous constatons quotidiennement qu’ils arrivent cependant, quelle prouesse, à communiquer ! Nous, les francophones, nous parlons le français, qui est sans contexte la plus riche et la plus belle langue du monde ! Cocorico !
Et puis, mes enfants, il y a la Francophonie avec un grand F ! La majuscule confère au mot une noblesse certaine… royale, d’empire, républicaine ? Peu importe ! Pourvu qu’elle soit honorable ! Le terme Francophonie recouvre non seulement le fait de parler notre langue, mais également la notion de culture, la philosophie, l’esprit qu’elle véhicule. C’est, la Francophonie, la littérature si riche de la France, mais aussi celle des autres pays qui s’expriment en français. La Francophonie, ce sont les valeurs humaines, philosophiques, qui ont fait la grandeur de la France et de l’esprit français, celles des philosophes du Siècle des Lumières, que nous avons su exporter dans le monde entier : à commencer par la devise de la République, gravée sur le fronton de mon école : Liberé, Egalité, Fraternité. Cette devise universelle, c’est vrai, certains l’oublient parfois dans notre pays, la France. Alors ailleurs, je vous dis pas… Mais, au risque de froisser les pessimistes, les passéistes, les déclinistes, la France est toujours la France, grâce à ses valeurs, véhiculées par sa langue; je devrais dire ses langues, car la langue française est multiple : français de l’école, de l’Académie, de la rue, des bistrots, des banlieues, des campagnes, français de l’amour, de toujours, français qui se réinvente tous les jours, français métissé, céfran et verlan, argots et jargons. Vous pigez ? Tu pites ? T’entraves ?
Je ne suis ni “franchouillard”, ni identitaire, ni chauvin… mais je suis fier de parler français, fier d’être français ; mon ADN, c’est un cocktail ! Je suis le résultat “harmonieux”, bonjour la modestie, de plus de vingt siècles de mélange, de melting pot comme le disent les “états-uniens”, si fiers de leurs origines diverses. Et nous, nous n’aurions pas le droit d’être aussi fiers que les américains ? Nous, les French speakers… ou french speaking ? The best of the best !
Le Docteur Ciambrelli, qui nous prodigue chaque mois ses conseils, est Francophone et francophile : bien qu’italien, intelligent, diplômé, compétent, il s’exprime dans un français élégant. Pardon, Egregio Dottore, j’ai oublié d’ajouter “sympathique et plein d’humour”.
Ce mois-ci, L’indicateur fait la part belle à la Francophonie, en lui consacrant plusieurs articles. Nous vous emmenons (en train) vers la très jolie gare de Hua Hin, un endroit magique pour se souhaiter la Saint Valentin, le 14 février ; de Pattaya, nous vous présenterons nos vœux, en cantonais, Kung Heï Fat Tsoï, et en mandarin (que je maîtrise à peine moins), Xinnian Kuaïlè. Nous entrons dans la nouvelle année chinoise le 19, celle de la chèvre.
Vich