novembre 2018

L’ÉDITO.

Connaissez-vous la Nouvelle-Calédonie ? Superficie 18 575 km², ZEE (zone économique exclusive) 1,3 million de km² soit 13% de la ZEE française, 267 767 habitants (2014) dont 39,1% Kanak, 27,1% Européens et 38,8% autres (polynésiens…). Le français est la langue officielle et il existe 28 langues vernaculaires kanakes. Sixième producteur mondial de nickel représentant 20 à 30% des réserves mondiales. Mais aujourd’hui, inhabituellement nous ne parlerons pas de ces plages paradisiaques mais du référendum d’autodétermination du 4 novembre 2018 qui est au centre de l’attention des français, après la rentrée scolaire. Pour vous resituer, un petit résumé chronologique : 1774 James Cook découvre la Nouvelle Calédonie ; 1853 devient française ; 1878 Grande révolte kanake ; 1979 Création du Front indépendantiste (ancêtre du FLNKS) ; 1984 Début des « évènements de Nouvelle-Calédonie » ; 1988 Prise d’otage d’Ouvéa puis Accord de Matignon ; 1998 Accord de Nouméa et 2018 Référendum d’autodétermination.
Si ce n’est pas suffisant voici un extrait de l’article du Figaro publié début mai, mis à jour fin Juin pour développer un peu plus et vous résumer la situation « La Nouvelle-Calédonie, une histoire mouvementée depuis un siècle et demie. CHRONOLOGIE – Territoire français depuis 1853, la Nouvelle-Calédonie a connu plusieurs révoltes kanakes, notamment lors des «événements» de 1984 à 1988. Le processus de réconciliation aboutit cette année à un référendum, trente ans après les accords de Matignon.
C’était il y a tout juste trente ans. Le 26 juin 1988, les accords de Matignon, conclus entre indépendantistes kanaks et anti-indépendantistes caldoches à l’initiative du premier ministre socialiste, Michel Rocard, mettaient fin aux sanglants «événements» qui frappèrent la Nouvelle-Calédonie de 1984 à 1988. Ce premier pas vers la paix, approfondi dix ans plus tard avec l’accord de Nouméa, suivait pourtant de peu la journée du 5 mai 1988, lorsque l’armée lançait un assaut sanglant dans la grotte de Gossanah où s’étaient retranchés des indépendantistes, responsables d’une prise d’otage meurtrière à la gendarmerie d’Ouvéa. Alors qu’Emmanuel Macron a effectué, début mai, une visite historique dans ce territoire d’Outre-mer en prévision du référendum d’autodétermination, qui se tiendra le 4 novembre prochain, Le Figaro retrace les grandes dates de l’histoire de ces îles de Mélanésie situées à 16.740 km de l’Hexagone. […] »
Une autre citation pour synthétiser en quelques mots l’histoire marquée de cet archipel paradisiaque sur un point de vue plus humaniste, voici l’avant-propos du livre L’histoire de la Nouvelle-Calédonie « La Nouvelle-Calédonie est incontestablement le pays des destins contrariés : les Kanak colonisés, repoussés sur leurs propres terres… Les Calédoniens d’origine européenne déportés, transportés et relégués à l’autre bout du monde à l’époque du bagne. Ces destins contrariés ont été rythmés par la colonisation au prix de souffrances dont on réalise aujourd’hui le traumatisme… Terre de souffrances, terres de violences, la Nouvelle-Calédonie est devenue, avec le temps des accords de Matignon puis de l’accord de Nouméa, une «Terre de parole et de partage»… Telle est aujourd’hui sa devise qui exprime à elle seule tous les enjeux de son évolution politique et la construction de son destin commun… Une devise qui porte en elle les espoirs de tout un peuple qui aspire à vivre en paix. Ce livret vous invite à plonger dans le passé de la Nouvelle-Calédonie, pour peut-être mieux comprendre la réalité d’aujourd’hui. Joël Viratelle – Directeur de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris »
A l’heure où cet éditorial est écrit, la réponse à la question “Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?” n’est pas encore donnée ni officialisée par les calédoniens mais depuis le début les sondages annonce une nette défaite des indépendantistes.
Quel qu’en soit le résultat, espérons simplement que globalement le peuple puisse vivre en paix comme il le souhaite, et comme beaucoup le souhaitent dans les divers endroits de notre planète.