avril 2018

L’ÉDITO .

Ca y est, la grande chaleur est bel et bien de retour. Nous avons dépassé les trente degrés en moyenne dans la journée. Les boissons fraîches se vendent comme des petits pains ! Eh oui, il ne faut surtout pas oublier de se désaltérer régulièrement à cette période de l’année, c’est un conseil d’ami car cela ne peut que vous faire du bien. Le seul inconvénient serait le nombre incalculable d’aller-retour aux toilettes, mais on ne peut pas tout avoir, comme on dit !

L’avril thaïlandais est le summum de la chaleur même pour les autochtones, c’est pourquoi Songkran sera toujours la bienvenue, quoi de mieux que de pouvoir s’asperger d’eau quand on baigne déjà dans une atmosphère très lourde et humide ! Mais mis à part le prétexte aux gigantesques batailles d’eau dans tout le royaume, Songkran est certainement la fête la plus attendue de tous les Thaïlandais car il s’agit tout de même du Nouvel An Thaï ! (Le troisième nouvel an de la série, après le classique 1er janvier qui est international et le Nouvel An Chinois au mois de février précédent). Si l’on devait chercher une équivalence de Songkran en Europe, ce serait précisément Noël additionné au Nouvel An. Essayez donc d’imaginer l’excitation que l’on peut avoir pour ces moments importants. La comparaison est parfaite car en réalité Songkran se fête également en deux parties :

La première, habituellement du 13 au 15 avril qui sont officiellement les jours fériés nationaux, correspondant à la fin du cycle lunaire sur lequel était basé le calendrier thaï auparavant. Une grande nouveauté pour cette année 2018, le gouvernement a récemment décrété que le 12 avril sera un jour férié national supplémentaire s’ajoutant alors aux trois autres. En général pendant ces premiers jours de fête les gens retrouvent leur famille pour témoigner le respect aux plus anciens selon la tradition.

La deuxième partie, qui est probablement la plus importante au niveau célébration et manifestation publiques, est ce que l’on appelle วันไหล « Wan Lhai » (ou เทศกาลวันไหล « Tetsakarn Wan Lhay ») devenu propre à Songkran avec le temps. « Wan » = jour ; « Lhai » = couler, s’écouler, découler, gicler ; et « Tetsakarn » = festival. En somme, Wan Lhai est devenu une sorte de l’« After Songkran » se déroulant environ une semaine après. Mais à l’origine, il s’agissait d’une fête religieuse du Nouvel An perpétuée par les populations vivant proche de l’eau. A l’époque cela s’appelait ประเพณีก่อพระทรายน้ำไหล « Pra-pae-nee Koe Phra Sai Nam Lhai » et se déroulait uniquement dans les temples qui sont au bord des rivières, canaux ou cours d’eau. Le but étant que les gens s’aident à ramasser et ramener du sable provenant des cours d’eau aux temples, en compensation du sable que l’on aurait emporté sans faire attention collé à nos semelles de chaussures lors des va-et-vient dans ces lieux spirituels. Au fil du temps, la modernisation fait que l’on va plus vite à transporter ce fameux sable par les camions, les temples n’ont désormais plus besoin de l’huile de coude de la population – Globalement cette deuxième partie est la plus activement célébrée, et plus particulièrement dans les grandes villes touristiques telles que Bangkok, Pattaya, Chiang Mai etc. ou l’on peut constater des déformations à caractère quelques peu agressifs de cette fête si joyeuse et fascinante.

En résumé, de la même manière que les occidentaux passent Noël en famille puis le Nouvel An avec les amis et l’entourage, les Thaïlandais fêtent Songkran également en famille, puis Wan Lhai entourés des amis pour s’adonner aux activités plus palpitantes qu’offre cette fête fascinante, joyeuse et rafraîchissante !

En tout cas nous sommes très loin du « Avril, ne te découvre pas d’un fil » !

SAWADEE PI MAI à tous de la part de l’équipe de L’indicateur Thaïlande.

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